Témoignages d’une surfeuse
En tant qu’athlète, je suis bouleversée par la façon dont les médias m’ont dépeint – et je suis déterminée à ne plus me taire
Hommes, femmes même combat ?
Certains jours, je suis un gâchis fragile, mais je suis un travail en cours. Je sais que je veux aider à créer un monde où les femmes et les hommes sont considérés comme des égaux et où nos différences sont célébrées
Au cours des dernières 24 heures, ma boîte de réception a été remplie de messages abusifs de la part des trolls en ligne . Leurs messages vont de l’offensive simple à l’effrayante. La raison? Des photos de moi en bikini datant de six ans ont été diffusées sur Internet et dans plusieurs journaux nationaux. Expliquer comment cela s’est passé de manière concise et logique est assez difficile parce que la logique juste ne s’applique pas ici.
Pour essayer d’expliquer: On m’a demandé de commenter un récent changement de règle dans le surf pro qui interdit aux photographes de zoomer gratuitement sur les compétitrices qui portent des bikinis. En tant qu’ancien compétitrice, j’étais heureuse de commenter, ayant eu l’expérience d’être « zoomé » sur de nombreuses fois. J’ai référé ce groupe de nouvelles à un article de blog que j’avais écrit sur le sujet, où j’ai discuté de l’hypersexualisation des femmes dans les médias, de l’objectivation que j’ai vécue et de l’importance de surmonter ce biais inconscient archétype des surfeuses. J’ai également discuté du fait que les surfeuses d’ eau froide ne sont pas représentées par de nombreux médias de surf.
Mon article de blog a été « tordu » dans l’histoire, et l’histoire a ensuite été copiée dans la presse. Au cours d’une semaine où la politicienne et activiste brésilienne Marielle Franco a été abattu, une voiture piégée a tué 14 personnes en Somalie et le Great Pacific Garbage Patch a continué de croître de façon exponentielle. Il y avait une photo de moi en bikini, à côté de gros titres. Je n’ai jamais de couverture maintenant, je suis couvert « .
En tant qu’athlète, on m’a souvent demandé de faire des commentaires sur diverses questions et mes mots ont déjà été sortis de leur contexte. Dans le passé je me suis tue, mais je ne suis plus une jeune fille: je vais me lever et avoir ma voix représentée clairement et correctement.
Ce dernier incident m’a mis en colère et m’a aussi déterminé à faire mieux, à faire plus d’efforts pour utiliser ma plate-forme pour les femmes dont les voix ne sont pas normalement entendues, dans le sport et ailleurs.
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Il y a quelques détails supplémentaires que les journaux n’ont pas voulu ajouter à mon «histoire». Bien que je surfe dans une épaisse combinaison d’hiver en Irlande de l’Ouest, je n’ai pas arrêté de porter des bikinis dans des climats plus chauds. Il y a seulement deux jours, j’ai fièrement posté une photo de moi dans un bikini fait de plastique recyclé. J’aime vraiment ma combinaison de plongée. non seulement il me garde au chaud, il nous garde tous égaux, il met l’accent sur la neutralité. J’ai fait le choix personnel d’opter pour des leggings ou une garde-robe à manches longues plus souvent pour me protéger des éléments en vacances, et je pense aussi que c’est plus respectueux dans les pays musulmans comme les Maldives. Les photos de ce type de matériel, curieusement, ne sont pas celles qui ont fini dans les médias.
Pour moi, le surf est devenu un lieu de liberté et d’expression non-conscient, un moyen de guérir la dépression et l’anxiété, et de rester présent et ancré. J’aimerais que tout le monde de tous les horizons ait l’opportunité de participer et d’améliorer leur vie de cette façon.
Alors, pourquoi tant de médias ne représentent-ils pas les surfeuses – et les athlètes féminines en général – de certains groupes? Le sport est censé vous libérer, ne pas vous sentir objectivé et comme si vous deviez entrer dans une jolie petite boîte pour participer.
Il y a un besoin de plus de modèles féminins pour rendre la culture sportive plus saine, plus puissante et diversifiée. Je ne parle pas seulement de moi-même dans une combinaison de plongée ici; je parle plutôt de tout un monde de surfeuses non représentées: surfeuses du monde entier, de différentes races et religions, surfeuses handicapées, surfeuses des communautés trans et non binaires, surfeuses dans les zones de conflit et pauvres communautés – pour n’en citer que quelques-unes.
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Nous devons prendre de grandes décisions dans la vie au sujet de qui nous travaillons, en particulier dans le monde de la modélisation et de l’athlète, où vous soutenez personnellement les marques. Compte tenu des opportunités actuelles, j’essaie de travailler principalement avec des marques qui correspondent clairement et représentent mes convictions personnelles sur le commerce équitable, la durabilité et l’égalité. J’aurais aimé en avoir compris l’importance à 18 ans, pas à 30. Quand on sait mieux, on fait mieux. Je réalise aussi que j’ai maintenant le privilège de faire ces choix; Beaucoup de gens ne seraient pas en mesure de refuser de l’argent basé purement sur leurs principes.
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L’une des principales choses que j’ai apprises de cette expérience est la peau dure que nos leaders et modèles, qu’ils soient athlètes, politiciens ou célébrités, doivent avoir. Les gens aux yeux du public sont constamment jugés et Internet nous laisse si vulnérables. Il y a une véritable déconnexion entre les gens qui écrivent offensivement et l’être humain qui reçoit, une personne avec sa propre histoire et son propre traumatisme.
